relaps

relaps, apse [ rəlaps ] adj. et n.

• 1384 « qui est retombé dans le péché »; lat. relapsus « retombé », de labi « tomber »

♦ Relig. Retombé dans l'hérésie, après l'avoir abjurée. Laps et relaps. Jeanne d'Arc fut condamnée et brûlée comme relapse. — N. Un relaps, une relapse.

♢ Fig. Qui réitère une faute, un crime. ⇒ récidiviste.

● relaps, relapse adjectif et nom (latin ecclésiastique relapsus, retombé) Se disait d'un chrétien retombé dans une hérésie à laquelle il avait précédemment renoncé.

⇒RELAPS, -APSE, subst. et adj.

RELIG. CATH. (Celui, celle) qui est retombé(e) dans l'hérésie après l'avoir abjurée. Synon. hérétique. Les ministres du culte [religionnaire], et ceux qu'on appelait les relaps, étaient condamnés aux galères ou à la mort; et, comme enfin on avait déclaré qu'il n'y avait plus de protestants en France, on considérait tous ceux qui l'étaient comme relaps (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 32). Jeanne hérétique, Jeanne sorcière, Jeanne relapse. Ennemie de Dieu — Ennemie du Roi — Ennemie du Peuple. Qu'on l'enlève! — qu'on la tue! — qu'on la brûle! (CLAUDEL, J. d'Arc, 1939, 3, p. 1203).

♦ Loc. adj. Laps et relaps. Qui est tombé dans l'hérésie, l'a abjurée pour se convertir au catholicisme, puis est retombé dans l'hérésie. Henri IV, qui de protestant se fit catholique après la Saint-Barthélemy, et qui plus tard revint au protestantisme, fut traité de laps et relaps (LITTRÉ, s.v. laps).

— P. anal. (Celui, celle) qui réitère une erreur ou une faute de jugement. Synon. impénitent, incorrigible, récidiviste. Plusieurs poètes mucilagineux et inextricables énumérèrent les châtiments afflictifs qu'une vigoureuse répression devrait exercer contre les impénitents ou les relaps de la misère (BLOY, Hist. désobl., 1894, p. 209).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1384 (Arch. nat., Accords homologués au Parlement de Paris, XI^c, 48 ds B. de la Sté de l'hist. de Paris, t. 5, p. 87). Empr. au lat. médiév. relapsus « retombé dans l'hérésie » (1324 ds LATHAM), empl. partic. du part. passé du class. relabi « tomber en arrière ». Fréq. abs. littér.:23.

relaps, apse [ʀəlaps] adj. et n.

ÉTYM. 1431, Procès de Jeanne d'Arc; « qui est retombé dans le péché », 1384, encore chez Bourdaloue; lat. relapsus « retombé », de relabi, de labi « tomber ».

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1 Qui est retombé dans l'hérésie, après l'avoir abjurée. ⇒ Hérétique. ☑ Laps et relaps. || Jeanne d'Arc fut condamnée et brûlée comme relapse. || Apostat et relaps (→ Excommunication, cit. 3). — N. || Un relaps, une relapse.

2 Fig. Qui réitère (une faute, un crime). ⇒ Récidiviste.

1 Nous ne tenons pas seulement un voleur de fruits, un maraudeur; nous tenons là, dans notre main, un bandit, un relaps en rupture de ban, un ancien forçat, un scélérat des plus dangereux (…)

Hugo, les Misérables, I, VII, IX.

2 Comment appelle-t-on ce sujet-là, qui s'entête dans une « erreur », envers et contre tout le monde, comme s'il avait devant lui l'éternité pour « se tromper » ? — On l'appelle un relaps. Que ce soit d'un amour à l'autre ou à l'intérieur d'un même amour, je ne cesse de « retomber » dans une doctrine intérieure que personne ne partage avec moi.

R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 249.

Encyclopédie Universelle. 2012.